Carlsson était un préparateur allemand qui réalisait du tuning sur base de Mercedes. Mais une collaboration avec Citroën fait figure d’entorse à la tradition, avec un modèle improbable : la Citroën C5.
Quand les passionnés d’automobile pensent aux tuners Mercedes en tous genres, impossible de passer à côté de Brabus ou de Lorinser. Ces préparateurs sont associés à l’Etoile depuis de nombreuses années, avec des engins tous plus puissants et extravagants les uns que les autres. Mais ici, l’un d’entre eux va légèrement dévier sa trajectoire vers la France : Carlsson.
Ce dernier s’est penché sur l’esthétique et le moteur d’une auto à l’intérêt pourtant limité au sujet du tuning : la Citroën C5.
Amitié franco-allemande
Alors qu’elle était censée faire oublier la Xantia, la Citroën C5 réussit l’exploit de conserver l’image de « voiture de papi » qui lui colle à la peau depuis la première génération, sortie en 1999. Une idée éclot alors chez Citroën : comment rendre sexy la berline la plus mollassonne du marché ? Il suffit d’appeler l’un des préparateurs les plus renommés d’Allemagne ! La réponse concrète intervient grâce à Carlsson au salon de Francfort en 2001, avec un prototype basé sur la C5 Break.
La Citroën C5 by Carlsson s’inscrit dans une période où le public allemand était friand de personnalisation par les constructeurs eux-mêmes. Contre toute attente, la collaboration passe le palier de la production en 2003, sous la forme d’une série spéciale !
Le kit carrosserie ne change pas profondément l’esthétique du placide break français. Le bouclier avant reçoit deux antibrouillards longue portée. De nouvelles jupes latérales plus agressives font leur apparition. Le break familial repose sur des jantes spécifiques de 18 pouces. Il est abaissé de 15mm grâce à une suspension spécifique. Enfin, le bouclier arrière reçoit une double sortie d’échappement.
Peu de changements sont à noter à bord, si ce n’est la présence d’une sellerie en cuir gris anthracite et bleue. Le plus intéressant se trouve sous le capot.
Carlsson ne s’est pas contenté d’administrer un kit carrosserie esthétique à la C5 Break : une préparation moteur est aussi au programme ! Carlsson s’est penché sur le plus gros moteur de la gamme : le V6 3.0. Grâce à une cartographie spécifique, le bloc passe de 210 à 235 ch. Celui-ci reste associé à une pénible boite automatique à 4 rapports.
Que tout le monde se rassure, même si l’effort reste à saluer, cette mise à jour mécanique n’a pas de quoi faire sursauter grand monde…
Aucune information n’a filtré sur le nombre d’exemplaires fabriqué. La Citroen C5 by Carlsson reste malgré tout une curiosité automobile digne d’intérêt pour qui recherche un honnête sleeper français. Et si la première tentative fut aboutie, la seconde fut plus embarrassante pour le préparateur allemand.
Couple franco-allemand totalement brisé
Sortie en 2008, la Citroën C5 II jouit d’un design rafraichissant pour l’époque. Le break fut tout autant réussi, avec une présentation extérieure qui se rapproche autant que possible de la berline. Citroën Allemagne renouvelle l’expérience sur la C5 de seconde génération en 2011.
Le bouclier avant reçoit deux rajouts disgracieux. Les jupes latérales sont spécifiques, au même titre que le bouclier arrière. Celui-ci reçoit un diffuseur intégrant deux doubles sorties d’échappement. Les jantes d’origine sont remplacées par des roues de 18 pouces chaussées de pneus taille basse. Enfin, le break familial est abaissé de 20mm grâce à une nouvelle suspension.
Cet accastillage peut laisser penser à une éventuelle solide préparation moteur … il n’en n’est rien. A la différence de la première mouture, les modifications sont uniquement d’ordre esthétique.
Sous le capot, trois moteurs étaient proposés : un bloc essence 1.6 THP de 156 ch, et deux diesels 2.0 HDi de 163 ch ou 3.0 V6 HDi de 240 ch. De quoi diminuer encore plus l’intérêt, déjà bien bas, pour cette édition spéciale.
Ces deux propositions farfelues n’ont pas empêché Carlsson de poursuivre ses affaires étoilées… jusqu’en 2023. En effet, le préparateur allemand a dit adieu à la scène automobile en mettant la clé sous la porte, faute de ventes suffisantes.
Que tout le monde se rassure : ce n’est pas à cause de la Citroën C5 que ce dénouement tragique est arrivé.
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