260 000 voitures sont rappelées par le constructeur Citroën en France à cause d’airbags défectueux. Les automobilistes d’Occitanie sont également impactés. On en parle, ce vendredi 7 juin, avec Vincent Brunel le représentant régional du syndicat des métiers de l’automobile en France.
France Bleu Roussillon : On imagine des agendas plein à craquer et une longue, très longue attente pour faire changer ces airbags dans votre garage…
Vincent Brunel : C’est quelque chose qu’on a jamais connu, donc c’est très compliqué à gérer pour les équipes, surtout pour les premières lignes qui sont à l’accueil dans nos points de vente. D’autant plus que le réseau d’agents a moins de personnel que peut avoir un concessionnaire. Donc c’est une accumulation de travail supplémentaire.
C’est colossal et est souvent très très difficile à gérer parce que selon le comportement des gens et les contacts qu’on peut avoir avec eux, il y a certaines personnes qu’on comprend, mais qui sont agressives et ça perturbe beaucoup nos équipes. Alors qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour essayer de solutionner le problème. Quoi qu’il en soit, 267.000 véhicules qui doivent rentrer dans les ateliers en France, impossible que ça se passe en claquant des doigts !
Oui, ça paraît compliqué. Est-ce qu’on a une estimation du nombre de voitures qui pourraient repasser au garage dans les Pyrénées-Orientales par exemple ?
Non. Je vais vous parler d’une région qui est le département de l’Hérault, puisque c’est sur le département dont je m’occupe. On a une plateforme de pièces de rechange. Grâce à cette plateforme du constructeur, on connaît le volume précis de commandes sur le département et la région. On parle donc d’environ 35.000 véhicules pour un tiers de l’Occitanie.
Le processus : c’est une lettre reçue en recommandé qui demande aux clients de ne plus utiliser leur voiture tant que le problème n’est pas réparé. J’imagine que c’est hyper difficile quand on n’habite pas en ville et qu’on a besoin de sa voiture pour aller travailler notamment.
Alors bien sûr, c’est quand on reçoit un courrier comme ça, on ne peut être qu’inquiet. Donc obligatoirement, les clients nous appellent. Il y a un courrier qui explique toute la démarche. Le client doit inscrire son numéro de série et récupérer un code qui nous permet ensuite de commander la pièce et les airbags avec une référence qui est affiliée à ce numéro. On travaille tous les jours avec le constructeur, main dans la main, avec le réseau de concessionnaires et d’agents pour essayer de trouver des améliorations dans les processus.
Combien de temps entre la prise de rendez-vous chez vous et le remplacement effectif de la pièce ?
Dans mon secteur, on a 300 véhicules à traiter. Pour l’instant, on en a traité 50. Les délais varient surtout en fonction du temps de réception des codes et de la commande des pièces. Ça peut être 15 jours comme trois mois. Le problème qui va maintenant se poser, c’est la disponibilité de ces pièces justement à l’heure où la demande est massive. Donc, je ne peux pas vous dire ce qui va se passer demain parce que le volume va s’amplifier. Ça risque de mettre plus de temps.
C’est un sacré coup dur pour le constructeur, Citroën. Vous pensez qu’ils auraient pu, qu’ils auraient dû réagir plus tôt ?
Effectivement, ils ont réagi un peu tard. En 2014, on a su le problème aux États-Unis. Je pense qu’on parle beaucoup de Citroën, mais nous savons très bien que le constructeur n’est pas le seul impacté. Vous avez Mazda, Ford, BMW, Mercedes, Nissan, Toyota. Tout le monde est en panique puisque Takata, le fournisseur d’airbags japonais qui a déposé le bilan, fournissait l’ensemble des constructeurs mondiaux.
Donc vous dites que, peut-être, il va y avoir des rappels chez les autres constructeurs ?
Oui, c’est déjà en cours, chez les autres constructeurs aussi.
Et ce sera une masse aussi importante ?
Pour nous en France, la C3 a été un gros volume dans le segment B qu’on appelle le segment de la citadine. Donc obligatoirement le chiffre est relativement conséquent. Par contre, dans des pays comme l’Amérique du Nord, comme l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, tous les constructeurs sont impactés. Il n’y a pas que Citroën. Tout le monde va avoir des campagnes de rappel sur les airbags.
Alors si on se concentre sur Citroën en France et son rappel de 260.000 voitures. Quand pensez-vous que tout rentrera dans l’ordre ? Quand est-ce que toutes ces voitures seront réparées ?
Un an parce qu’aujourd’hui, si vous voulez on arrive à traiter 900 véhicules par jour à peu près à l’échelle nationale. Donc si vous faites une projection sur le volume de 260.000 véhicules, en gros, il va falloir près de 300 jours pour pouvoir traiter le problème.
En espérant que les pièces arrivent assez rapidement puisqu’il y a une hausse de la demande…
Oui, mais il n’y a pas que ça. Parce que ce qu’il faut savoir aussi, c’est que nos ateliers sont chargés. En plus, on est à une période juste avant la période estivale. C’est quand même une période assez soutenue puisque les gens vont partir en vacances. Donc on a quand même pas mal de gens qui vont faire les révisions. C’est une charge supplémentaire dans nos plannings et ateliers ces campagnes de rappel.
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