« On ne rigole pas avec la sécurité » : au garage Citroën d’Auxerre, les changements d’airbags défectueux s’enchaînent

Dans l’espace « Services Après-vente », les Citroën C3 se suivent en continu. À leur volant, des personnes âgées, des actifs, des jeunes. Très répandu, le véhicule est aujourd’hui au cœur d’une campagne massive de rappel à cause d’airbags défectueux du fabricant japonais Takata. Selon  une enquête de la Celulle investigation de Radio France, ces coussins de sécurité sont responsables de la mort d’au moins 15 personnes, dont 14 en Outre-Mer lors de leur déclenchement.

À Auxerre, la gestion de ce rappel client massif,  240 000 véhicules pour CItroën et DS dans la moitié nord de la France, est pris très au sérieux. Tous les services sont mis à contribution. Si les dossiers des clients s’ajoutent les uns après les autres sur l’agenda du SAV, les cartons d’airbags s’empilent en réserve, les voitures s’accumulent dans l’atelier. Et les produits défectueux remplissent des caisses et des caisses au fond du garage. « On ne rigole pas avec la sécurité. L’ensemble du réseau Citroën, concessionnaires et agents, est mobilisé. Ici, on reçoit les clients. On les prend en charge. On peut pour l’instant faire 7 à 8 voitures par jour. On compte plus de 10 grâce avec l’embauche d’intérimaires, explique Vincent Debuquoy, concessionnaire à Auxerre. C’est un rappel produit. L’opération est prise en charge par la marque. Il faut aujourd’hui compter un mois de délai. »

800 à 1 000 véhicules concernés dans le Sud de l’Yonne

Dans le garage, Bryan, l’un des mécaniciens est couché dans l’habitacle d’une C3 noire. Il dévisse l’airbag passager de la voiture. Un travail fastidieux car l’accessibilité de la pièce est compliquée. « Vu qu’on avait fait plusieurs voitures avec la première campagne de rappel lancée dans le sud de la France, on sait faire maintenant. Il faut compter 1h, 1h30 dans l’atelier pour changer les pièces. L’airbag du volant étant plus facile à enlever », détaille Yves Gosset, chef d’équipe atelier à Citroën Auxerre.

Des voitures, les équipes de mécaniciens vont en voir passer pendant plusieurs mois encore. « On veut que l’opération soit terminée avant l’été. Cela nous laisse quatre mois pour traiter les 800 à 1 000 voitures de notre secteur« , précise Vincent Debuquoy. Parmi ces clients, certains n’attendent pas de recevoir le courrier envoyé par Citroën pour agir. « Je me suis tout de suite renseigné. J’ai été sur leur site, j’ai rentré mes informations de carte grise et j’ai su que je faisais partie du rappel. Donc j’ai anticipé. Plus vite c’est fait, mieux c’est. Mais ça ne m’empêche pas de rouler avec quand même », explique Marjorie, conductrice vivant à Monéteau.

Des airbags défectueux provenant d’autres marques

Les airbags défectueux de la marque Takata ne sont pas seulement installés par Citroën ou DS. D’autres constructeurs font aussi leur campagne. C’est le cas de Volkswagen. D’autres marques sont dans la tourmente :  Ford, BMW, Mercedes, Mazda… et même des marques de voitures sportives comme Ferrari. Pour informer le plus clairement la population,  le ministère en charge des transports a mis en place une liste de véhicules susceptibles d’êtres concernés.

« Les clients ont besoin d’être rassurés parce que vu ce qu’ils entendent à la télé et vu les courriers qu’ils reçoivent, effectivement, il y a beaucoup de clients qui sont un petit peu paniqués. Donc, on essaie de les rassurer. C’est surtout beaucoup de pédagogie qu’il faut faire », assure Christophe Dameron, responsable du SAV de la concession Citroën à Auxerre.

En cas de doute pour votre véhicule, chaque conducteur est libre de se rapproche de son garage ou de son concessionnaire pour initier des démarches de vérifications. Selon les chiffres du Gouvernement, toutes marques confondues, plus de 2,3 millions de véhicules seraient concernés par ces airbags dangereux en France.