Avec sa nouvelle C3 électrique, Citroën succombe à la mode des SUV. Un choix dicté par le marché, mais dont la marque aux chevrons aurait pu se passer en allant chercher l’inspiration du côté de ses citadines d’antan, telle la 2CV. Vous en rêviez ? Eh bien, nous avons osé !
Après la Model K de Tesla, une voiture sans permis électrique à bas prix pensée pour démocratiser l’électrique dans nos villes, le designer fantasque qui sommeille en moi s’est attaqué à Citroën. La faute à la nouvelle C3 électrique qui a su convaincre sur le fond, mais pas forcément sur la forme…
Des gènes de SUV en trop
Alors qu’on ne l’attendait pas spécialement au tournant, la nouvelle Citroën C3 électrique a été particulièrement bien accueillie par la presse et le grand public. Il faut dire que pour le même prix qu’une Dacia Spring, elle promet des prestations supérieures à tous les niveaux. De quoi en avoir pour son argent. Niveau design en revanche, le tableau est plus contrasté. Car contrairement à sa fiche technique, son allure de mini SUV, très cubique, n’a pas vraiment fait l’unanimité. Un choix effectivement discutable, en particulier pour une citadine électrique, dont on est en droit d’attendre un minimum de sobriété.
Le prétexte était donc tout trouvé pour explorer une piste alternative. Ainsi, plutôt que de tomber dans les travers du format SUV pur et dur, Citroën aurait peut-être mieux fait de se laisser aller au néo rétro. À l’image de Renault qui va faire revivre sa R5 en 2024, il eut été presque normal de lui opposer la 2CV. C’est en tout cas ce que l’on a voulu croire en imaginant une version électrique et modernisée de celle qui a marqué plusieurs générations.
Le retour de la « deudeuche »
Avec plus de 50 ans de carrière et 5 millions d’exemplaires vendus, la 2CV est une véritable icône. Sa robustesse, sa polyvalence et son adaptabilité à tous les environnements ont contribué à forger sa réputation. Elle a su transcender son statut utilitaire pour devenir bien plus qu’un simple moyen de transport, accompagnant des générations de conducteurs dans leurs aventures quotidiennes, que ce soit pour des trajets en ville ou des escapades champêtres. Son design minimaliste, marqué par des lignes épurées et des formes arrondies, lui confère en outre une esthétique distincte et aimable.
Pour toutes ces raisons, présenter une version électrique de la 2CV serait une manière forte pour Citroën de célébrer cet héritage, elle qui détient une place spéciale dans le cœur de nombreux passionnés d’automobiles. Sauf qu’ici, on ne parle pas de rétrofiter une 2CV existante, mais bel et bien d’un tout nouveau modèle, que l’on pourrait appeler « ë2CV »…
Définitivement moderne
Cette nouvelle 2CV électrique, fruit de notre imagination débridée, s’inspire résolument du charme intemporel de son aînée, tout en intégrant des éléments qui définissent l’industrie automobile actuelle. Par exemple, les phares ronds ont été ici complètement revisités, alors que les roues se parent désormais de jantes modernes. Le pare-brise perd son côté abrupt et droit, mais gagne en surface. Son profil, tout en rondeurs, maintient l’esthétique simple de la 2CV classique, tandis qu’on retrouve la présence de nervures sur le capot. Les ailes généreusement galbées, qui étaient également un trait distinctif de la 2CV d’origine, sont repensées pour profiter d’un meilleur aérodynamisme, même si les roues arrière ne sont plus carrossées.
Évidemment, pour ressembler davantage aux voitures modernes, cette nouvelle 2CV a pris de l’embonpoint. Plus 15 centimètres en longueur pour la version 3 portes inédite imaginée dans cet article. On reste malgré tout bien en deçà de ce que la R5 électrique a pris à son aînée (+40 cm). La garde au sol reste quant à elle raisonnable, avec 140 mm. Ainsi, avec 3,97 m de long, 1,75 m de large, et 1,49 m de haut, les dimensions sont finalement celles de l’ancienne C3. L’avantage de cette cure d’agrandissement (par rapport à l’originale) est que l’on peut y caser une plus grosse batterie, gage de polyvalence en électrique. Car oui, la plus grande différence se trouve bien évidemment sous le capot…
De l’électrique sinon rien
Présenter une 2CV des temps modernes perdrait beaucoup de sens si celle-ci était pourvue d’une motorisation thermique. Contrairement à la nouvelle C3 qui aura encore dans sa gamme des versions carburant au fossile, cette “deuche” moderne sera électrique, ou ne sera pas. Au niveau des caractéristiques, on pourrait d’ailleurs tout à fait retrouver la fiche technique de la ëC3. Pour rappel, cette dernière embarque un moteur de 113 ch (83 kW) et une vitesse de pointe limitée à 135 km/h. Rien de démonstratif donc, on reste ici sur la philosophie d’une petite citadine. Côté batterie, la chimie LFP fait son apparition avec une capacité de 44 kWh. Dans le cas de la nouvelle C3, c’est suffisant pour offrir 320 km en cycle mixte. On imagine alors une plus grande autonomie sur la 2CV grâce à un meilleur SCx, et un poids contenu. De quoi l’emmener plus facilement en dehors des villes. D’autant que pour les trajets plus longs, elle peut compter sur une puissance de charge en courant continu de 100 kW. Pour la charge en courant alternatif, un chargeur de 7 kW est inclus de série, et une option à 11 kW est possible. Des arguments sérieux pour une citadine électrique actuelle.
Mais à quel prix ?
Proposer une 2CV électrique aussi attirante tant au niveau de son esthétique que de ses caractéristiques peut-il être compatible avec un prix décent ? La question se pose tant on a été habitué jusqu’ici à voir les prix augmenter ces dernières années. Pour autant, la tendance semble enfin s’inverser avec des citadines à venir qui devraient en offrir davantage, pour moins cher. C’est le cas de la C3 électrique, mais aussi de la Volkswagen ID2 et pourquoi pas de la Renault 5. Aucune raison donc pour ne pas se convaincre que la 2CV aurait eu, elle aussi, droit à un prix attractif. C’était d’ailleurs l’un de ses points forts à sa sortie en 1948, puisqu’elle était vendue 185 000 anciens francs, soit l’équivalent de 7 200€ de nos jours.
Vous l’aurez compris, en ramenant la 2CV sur le devant de la scène, Citroën mettrait toutes les chances de son côté pour capitaliser sur la vague de la nostalgie tout en répondant aux besoins actuels en matière de mobilité électrique. Une telle démarche pourrait séduire les passionnés de voitures classiques tout en attirant un nouveau public sensible aux enjeux écologiques. La nouvelle 2CV électrique pourrait ainsi devenir bien plus qu’une simple voiture, en jouant le rôle de passerelle entre le passé et l’avenir de l’automobile. Tout un programme donc !
D’ailleurs, entre nous, vous êtes plutôt ëC3 ou ë2CV ?
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