Présentée en juin 2020, la nouvelle Citroën C4 se positionne entre une berline et un SUV au style de coupé sachant, que le constructeur aux chevrons la présente bel et bien comme une berline. Alors que vaut cette voiture au style original sur un marché automobile global où les SUV sont rois ? Voici notre essai de la Citroën C4 dans sa configuration PureTech 155 EAT8 en finition “Shine Pack”.
Avant cette toute nouvelle Citroën C4, rappelons que la première version est apparue en 2004 avec une berline tout en courbes. En 2010, la seconde génération a joué la carte d’un style aux lignes plus marquées. Puis, c’est en 2014, qu’une C4 Cactus haut perchée est apparue avec, souvenez-vous, les fameux “Airbumps” latéraux. A cette époque, précisons que la berline compacte C4 était toujours proposée au sein de la gamme Citroën. Cependant, sa commercialisation a pris fin en 2018 et la phase II de la Citroën C4 Cactus a immédiatement pris le relais en tant que “SUV berlinisé”, ceci en abandonnant les disgracieux gros “Airbumps”. Durant toutes ces années, d’autres modèles au logo “C4” ont également fait partie de l’offre Citroën : C4 Aircross, C4 Picasso, C4 SpaceTourer, etc… Place à l’essai de la Citroën C4 de dernière génération.
Citroën a toujours fait dans une intéressante et judicieuse différence de style, les nouvelles Citroën C4 et Citroën ë-C4 (e-CMP) ne passeront donc pas inaperçues avec notamment cette face avant à plusieurs étages. Un capot très creusé sur ses côtés, des optiques à double étage qui font ressortir des longs et fins chevrons caractérisent également le design du SUV pardon, de la berline. Vue de face, la Citroën C4 ne ressemble à aucune autre proposition, que ce soit sur le segment des berlines ou des SUV.
De profil, on retrouve les codes visuels du C4 Cactus Phase II avec les airbumps beaucoup mieux intégrés en guise de protection pour les bas de caisse. Comme tous les SUV, les passages de roues sont protégés par des éléments noirs alors que les ailes arrière profitent d’un galbe synonyme d’un rendu encore plus robuste.
On notera le clin d’œil à la Citroën GS au niveau de la dernière surface vitrée latérale à l’inclinaison presque identique. En revanche, le toit plongeant de la nouvelle C4 est totalement inédit, tout comme sa partie arrière critiquable. Avant d’aborder ce point, notons la présence des belles jantes en alliage (18 pouces) “Aeroblade Dark diamantées”. De série sur la finition “Shine Pack”, elles offrent de la brillance et du dynamisme à la berline aux chevrons. Autre satisfaction : la teinte “Brun Caramel” disponible sans surcoût en “Shine Pack”.
En effet, l’arrière de la nouvelle Citroën C4 est, à nos yeux, beaucoup trop surchargé avec un becquet qui surplombe des optiques “très asiatiques”. Pour le reste, la nouvelle Citroën C4 donne, sous cet angle, dans trop de cassures esthétiques. C’est à croire que l’arrière de la C4 a été conçu avant-tout pour optimiser au maximum les traitements des flux d’air. Pourquoi ? Tout simplement pour permettre à la version 100% électrique ë-C4 d’afficher sur sa fiche technique une bonne autonomie.
Avant de passer à l’intérieur de la nouvelle Citroën C4, précisons qu’elle dispose de la plateforme CMP (Groupe PSA) utilisée notamment pour les Peugeot 208, Opel Corsa et DS3 Crossback. Quant à ses dimensions, elle mesure 4,36 m de longueur, 1,80 m de largueur, 1,525 m de hauteur pour un empattement de 2,67 m.
L’habitacle très “cosy” de la Citroën C4 révèle une ambiance qui n’est pas sans rappeler celle du SUV Citroën C5 Aircross. Depuis 2016 et la C3, l’architecture intérieure des Citroën peut être comparée à un salon, le confort étant l’une des priorités des cahiers des charges de la marque française. Le programme “Advanced Comfort” offre ainsi des sièges qui promettent une assise digne d’une voiture premium, ceci dès le premier niveau de finition “Feel Pack”. Concernant la finition “Shine Pack” de notre modèle d’essai, elle apporte clairement de nombreux atouts haut de gamme à la berline. S’il fallait n’en retenir qu’un, ce serait le beau traitement des sièges garnis de textile à effet cuir.
On en vient aux écrans de la nouvelle C4. Alors que l’écran tactile central d’une taille de 10″ à l’aspect flottant est dans la norme du marché, on est très déçu par la minuscule instrumentation digitale de seulement 5″ aux informations peu lisibles . Et que dire de la vitre dédiée à la vision tête haute ? En 2021, la grande majorité des voitures dispose d’une projection sur leur pare-brise en guise de HUD (Head Up Display).
Les matériaux sont de bonne qualité et correctement assemblés mais, comme pour la disgracieuse partie arrière du SUV, on regrettera un manque d’homogénéité concernant l’architecture de cet intérieur. Cependant, la C4 se rattrape largement en proposant de nombreux rangements et une très bonne habitabilité, même à l’arrière. Son volume de chargement est de 380 l avec un aspect de nouveau pratique car, le coffre est très facile d’accès grâce à un seuil de chargement bas et un plancher tout plat.
Place à l’essai de la Citroën C4 sur route, avec les 155 chevaux (à 5 500 tr/min) et les 240 Nm de couple (à 1750 tr/min) du 3-cylindres turbo PureTech (essence). Débutons par un petit tour en ville où la Citroën C4 est parfaitement à son aise. Sa direction électrique assistée et son habitacle “Advanced Comfort” sont un gage d’un vrai plaisir de conduite quand on sait, qu’en milieu urbain, les pièges sont partout, sans même évoquer les embouteillages. Mais, le meilleur du meilleur de la Citroën C4, c’est sa suspension à butées hydrauliques progressives qui absorbe tout sur son passage. On évolue alors dans un environnement “ouaté” très agréable.
A l’opposé, la boîte de vitesses EAT8 révèle quelques à-coups à bas régime, ceci sans même écrire sur le système Stop&Start clairement mal réglé. Pondérons nos propos car, il suffit de le déconnecter pour jouir du “cocon C4”. En ville, et en dehors, le gros point faible de la C4 est son manque de visibilité arrière. En regardant dans le rétroviseur central, on se prend à croire que l’on conduit une voiture préparée à la “sauce tuning” ! Déja réduite, la surface vitrée arrière l’est d’autant plus avec ce becquet… comment dire… on ne sait pas quoi trop en penser !
Notre essai de la Citroën C4 se poursuit la ville derrière nous, sur les belles routes boisées de la campagne des Yvelines. C’est dans ce contexte que le titre de ce sujet prend tout son sens car, le confort de très haut niveau ressenti au volant de la berline efface tout plaisir de conduite. Oui, on aime sentir la route, entrer dans les virages avec précision et disposer, surtout, de dynamisme.
La nouvelle Citroën C4 souffre ainsi d’un cruel manque d’agilité. Sur le SUV Peugeot 2008 (essai à découvrir ou à redécouvrir en cliquant ici), le duo PureTech 155/EAT8 nous avait clairement convaincus à allure élevée mais, sur la C4, malgré le poids contenu de quelques 1 200 kilos de cette dernière, il n’apporte rien à cause d’une suspension molle, d’une direction floue et d’un confort poussé à son extrême. Attention, cela peut clairement convenir à ceux qui apprécient, depuis des décennies, le confort dont dispose les Citroën. Alors, comme vous l’aurez compris, il faudra respecter un rythme de sénateur en oubliant le mode “Sport”. Lors des longs trajets sur autoroute, la C4 y trouvera son terrain de jeu favori. Finalement, sachant que cette nouveauté est dédiée majoritairement à la ville et aux familles, cela peut largement suffire.
En chiffres, ceux des consommations et des émissions de CO2, nous avons relevé, lors de notre essai de la Citroën C4, un intéressant 6,1 l/100 km lors de notre essai. Sur le plan du CO2, Citroën communique sur une donnée comprise entre 133 et 137 g/km.
Enfin, la Citroën C4 PureTech 155 EAT8 en finition “Shine Pack” s’offre à partir de 31 750 €, ce qui représente un point plus que positif à mettre à l’actif de celle que nous aimons baptiser “SUV berlinisé”. Au final, elle trouve sa place aisément en tant que véhicule le plus confortable commercialisé par le Groupe PSA. Ajoutez à cela un design atypique et vous obtiendrez une offre indispensable sur le segment saturé d’offres SUV.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Citroën
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