Citroën vient de lancer un nouveau « stop drive » concernant ses C3 et DS3 équipés d’un airbag Takata défectueux. Cette demande concerne toute la moitié nord de la France, au nord d’une ligne passant par Clermont-Ferrand et Lyon.
Les temps sont durs pour Stellantis. En proie à plusieurs problèmes très médiatisés, notamment concernant la fiabilité des moteurs PureTech et, plus récemment, BlueHDI, le groupe doit aussi conjuguer avec le scandale des airbags Takata.
Après un premier « Stop Drive » intervenu il y a quelques mois et concentré essentiellement au niveau des régions chaudes avec un taux d’humidité élevé, Citroën a annoncé, lundi 17 février, dans les colonnes du Parisien, le lancement d’une nouvelle opération « Stop Drive » pour ses modèles C3 et DS3 fabriqués entre 2009 et 2013. Cette mesure urgente concerne 250 000 véhicules situés dans la moitié nord de la France, au nord d’une ligne reliant Clermont-Ferrand à Lyon.
Une décision prise après une nouvelle alerte
La décision de Citroën intervient après la découverte, vendredi dernier en Loire-Atlantique, d’un airbag présentant une « dégradation des propriétés du gaz » sur une DS3 ramenée en concession. Cette anomalie pourrait provoquer des dysfonctionnements dangereux en cas de déploiement.
En conséquence, le constructeur a élargi la campagne de rappel initiée le 21 janvier dernier, qui avait déjà permis à plusieurs milliers de propriétaires de remplacer leur airbag. Au total, ce sont 236 900 véhicules qui sont concernés par cette nouvelle phase.
Citroën demande aux propriétaires de ces modèles de ne plus utiliser leur véhicule et de le faire contrôler sans délai dans une concession ou un garage agréé. L’intervention, qui consiste à remplacer l’airbag défectueux, est entièrement gratuite et ne prend qu’une trentaine de minutes.
Afin d’assurer une prise en charge rapide, Citroën garantit un rendez-vous en moyenne sous cinq jours. Le constructeur affirme disposer de l’ensemble des pièces de rechange nécessaires, fournies par Joyson Safety System, et mobilise ses huit usines en France, dont celles de Rennes, Poissy, Sochaux et Mulhouse.
L’affaire des airbags Takata en quelques mots
Tout commence dans les années 2000, lorsque le fabricant japonais Takata mise sur le nitrate d’ammonium pour ses airbags. Moins cher à produire, cet agent chimique s’avère instable dans des conditions climatiques extrêmes, notamment en milieu chaud et humide.
Résultat : des explosions incontrôlées lors du déploiement de l’airbag, projetant des débris métalliques mortels. Selon l’agence américaine NHTSA, ces airbags auraient causé 28 décès et plus de 400 blessés aux États-Unis. En France, 11 des 29 accidents recensés ont eu lieu en Outre-mer, où le climat joue un rôle aggravant.
Plusieurs millions de véhicules au rappel
Parmi les nombreuses marques touchées – Honda, Toyota, Volkswagen, BMW, et même Ferrari – Citroën occupe une place centrale dans l’actualité récente puisque Stellantis a dû demander en mai 2024 d’arrêter à ses clients de conduire les Citroën C3 et DS 3 dans le sud de l’Europe après plusieurs accidents graves.
Après les modèles C3 et DS3 en France et en Europe du Sud, Citroën entame désormais le rappel des anciens modèles vendus en Europe du Nord, notamment en Allemagne. Une campagne similaire pourrait suivre pour les C4, DS4 et C5 équipées d’un autre type d’airbags Takata à partir de la fin de l’été.
Selon les estimations, près de 9 millions de véhicules pourraient être rappelés dans les mois à venir. Stellantis avait d’ailleurs provisionné près d’un milliard d’euros en 2022 pour financer ces opérations.
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