Le réparateur, installé sur les boulevards à Bordeaux, sait de quoi il parle, le phénomène est de plus en plus récurrent. Il propose de changer le dispositif, moyennant 1500 euros, mais explique aussi que certains automobilistes choisissent de le désactiver. Et donc de rouler sans AdBlue, ce qui est illégal. Raisonnable, Gwenn opte pour le changement complet, et règle une facture dont elle se serait bien passée. Attention, la prévient le garagiste, « rien ne dit que la panne ne se reproduira pas ».
Comme cette automobiliste girondine, de nombreux propriétaires de véhicules diesel sont victimes d’un dysfonctionnement de leur système AdBlue. Mais de quoi parle-t-on exactement ? On fait le point.
L’AdBlue, ça sert à quoi ?
Depuis une dizaine d’années, tous les véhicules neufs roulant au gazole sont obligatoirement équipés d’un système de dépollution nommé AdBlue. Il s’agit d’un additif liquide à base d’eau déminéralisée et d’urée. Aux États-Unis, il est vendu sous le nom de DEF (Diesel exhaust fluid) Il permet de réduire une grande partie des émissions nocives des gaz d’échappement, l’AdBlue décomposant les oxydes d’azote en vapeur d’eau et en azote, sans dangers pour l’environnement.
Pour l’automobiliste, il s’agit de remplir régulièrement son réservoir d’AdBlue, ce qui n’est d’ailleurs pas toujours évident. D’une part il n’existe généralement pas de jauge à l’instar du niveau de carburant. D’autre part, le bouchon du réservoir est parfois mal placé, par exemple sur le plancher du coffre arrière, sous la roue de secours.
Un bidon de 10 litres d’AdBlue coûte entre 20 et 30 euros. Et faire le plein d’AdBlue dans une station-service possédant une pompe adéquate revient à environ 50 centimes par litre.
Comment se manifestent les pannes ?
En cas de dysfonctionnement, un message d’alerte du type « défaut antipollution » ou « démarrage impossible dans X km » (comme sur la photo en tête d’article) s’affiche sur le tableau de bord du véhicule. Si une mise à niveau de l’additif ne suffit pas, l’automobiliste se trouve alors dans l’obligation de conduire sa voiture au garage.
Le plus souvent, l’origine de la panne provient de la cristallisation de l’AdBlue qui bouche l’injecteur. Le garagiste doit remplacer celui-ci par un neuf, mais aussi changer le réservoir d’AdBlue voire même la sonde qui permet de mesurer le niveau d’oxyde d’azote. À l’arrivée, les réparations oscillent entre 1 000 et 2 000 euros.
Est-il possible d’éviter ces pannes ?
Un agent anti-cristallisant, sorte d’additif à l’additif, peut contribuer à diminuer les risques de panne, sans garantir pour autant une efficacité absolue. Alors certains propriétaires de voitures diesel font le choix radical de désactiver le système. Et tant pis pour la pollution atmosphérique.
Court-circuiter la pompe injectant l’AdBlue est évidemment illégal. Selon TF1, l’amende est de 7 500 euros en cas de contrôle. Par ailleurs, cette opération constitue une très mauvaise idée lors de la revente du véhicule. La RTBF précise qu’il s’agit d’un vice caché, puisque la voiture n’est plus conforme à son homologation de départ.
Quels véhicules sont concernés ?
On l’a dit, tous les moteurs diesel doivent être équipés d’un additif antipollution. Mais certaines marques sont davantage impactées, comme le fait remarquer l’UFC Que Choisir. Il s’agit en particulier de celles du groupe Stellantis, Peugeot et Citroën en tête. En 2023, l’association de défense des consommateurs avait reçu des signalements de plus de 1 700 conducteurs.
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